Agression russe en Ukraine

A Raismes, le témoignage saisissant du père Ihor lors de la soirée débat "Regard chrétien sur l'actualité"

Ce 7 juin, à la Maison du diocèse de Cambrai, Ihor Nakonechnyy, 48 ans, marié, deux enfants, prêtre catholique de rite byzantin, en fonction dans les diocèses de Tournai (B) et Lille où il est rattaché à l'Eglise gréco-catholique ukrainienne (EGCU), a livré son éclairage sur l'agression-invasion -"les mots ont leur importance" dit-il- de la Russie en Ukraine.

Feutre en main, devant un tableau, Ihor s'est lancé dans un cours d'histoire approprié, assez complet, dates à l'appui. Impossible ici de tout mais les 60 participants ont retenu quelques faits incontournables : le rôle de Rome et de Constantinople, l'Eglise fille (Moscou) qui prétend être l'Eglise mère (Kiev, Ukraine), la volonté de Vladimir Poutine, s'appropriant l'Ukraine, de parler d'"empire russe" niant en cela le droit du peuple ukrainien à sa propre histoire, sa propre langue, et culture, la justification de l'injustifiable par une guerre meurtrière qui "ne peut cesser que devant un tribunal militaire international ... Parler avec Poutine, on peut toujours, comme on pouvait parler avec Hitler" ...

Ihor constate que l'Occident est resté immobile devant nombre de conflits ces dernières décennies : la Tchétchénie, la Georgie, la Syrie, la Crimée. Il s'étonne aussi de l'attitude de François, chef des catholiques, qui ne condamne pas plus fermement la Russie. Nazi, le peuple ukrainien ? "Pas sérieux une seconde, nous avons des élections tous les quatre ans, le parti d'extrême droite n'a fait que 1,5% ! ".

Aujourd'hui, on compte trois-quatre millions d'ukrainiens ayant quitté le pays, douze millions de migrations internes. Le chantage au pétrole et au gaz (coupé en Pologne et en Bulgarie) fonctionne. Mais Ihor va plus loin, prend de la hauteur, et regarde les événements avec la spiritualité qui habite le croyant. "Dans cette guerre, c'est le Christ qui souffre avec les centaines d'hommes, femmes et enfants tués, au quotidien, résistant face à la deuxième puissance militaire au monde. Nos frères et sœurs ukrainiens nous donnent une sacrée leçon de résilience, de courage, de foi"

 

Ph. C 

 

A noter : la fête de Pentecôte, selon le rite de l'EGCU, fera l'objet d'une célébration le 12 juin (12h) en l'église Saint Martin, à Jenlain. Il faut voir là une cohérence avec la Pâques orthodoxe célébrée dans le même lieu, le 24 avril dernier en présence de familles ukrainiennes. 

Article publié par Service communication • Publié le Mercredi 08 juin 2022 • 1057 visites

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