A l'invitation du Groupement interreligieux du Valenciennois et de l'Amandinois (GIRVAL), une assemblée
nombreuse s'est retrouvée, le 19 novembre, à la Maison du diocèse pour assister à la conférence "La place des écritures dans les deux traditions". Cette soirée annuelle s'inscrivait dans le cadre de la semaine européenne de rencontres islamo-chrétiennes (SERIC) initiée par le groupe d'amitié éponyme (GAIC).
Deux témoins, deux regards
Invités du GIRVAL : Richard Akame, prêtre catholique togolais de 32 ans, associé à la paroisse Notre Dame du Saint Cordon (Valenciennes), accompagnateur d'écoles, collège et aumônerie de l'enseignement public. A ses côtés, Ahmed Mikthar, imam de la mosquée Nour El Islam, à Beuvrages, aumônier au CHU (Lille) et écrivain*.
Jésus-Christ, une personne
Le père Richard, diaporama à l'appui, a fait montre d'un bel optimisme, d'une joie profonde : "L'Ecriture, c'est Jésus-Christ et son esprit saint, la tradition c'est l'Eglise universelle, le magistère c'est l'enseignement. Dans la foi, il y a toujours un événement historique, un témoin ou un prophète, une communauté de croyants. Ignorer le Christ, c'est ignorer l'Ecriture. Le sceau des écritures, c'est le Christ, parole définitive du Père, c'est-à-dire une personne incarnée, verbe de Dieu. Mes amis, écoutons ce Dieu seul capable de parler de lui, recevons sa parole et voyons comment elle nous habite et peut-être nous titille".
L'islam, l'expression orale d'un mode de vie
Soulignant son "plaisir-honneur et bonheur d'être parmi vous", l'imam Ahmed revient sur les fondamentaux du croyant musulman : "L'islam se veut liberté, je suis libre de croire ou de ne pas croire ... il me donne la liberté de conscience, celle de m'en remettre ou non à Dieu ... Il m'est demandé d'accepter l'autre pour vivre avec lui (elle). Attention, si je vois Dieu comme amour, je serai amour, mais si je le vois comme tyran, je serai tyran, ce qui explique les dérives chez des croyants musulmans que l'actualité nourrit abondamment ! Le Coran est parole de Dieu, c'est un texte oral dicté au prophète illettré, ne l'oublions jamais ! Nous devons lire et étudier le texte pour vivre ensemble avec notre culture, notre langage. Savoir vivre, savoir être, savoir faire. Soyons lien et moyen pour arriver à Dieu, à l'excellence dans la bienfaisance. Ayons enfin un grand respect pour les gens du livre, de la Torah aux Evangiles".
Nombre de questions ont pu circuler lors d'une soirée d'une grande qualité d'écoute, Abdelaziz Cherraf, enseignant en mathématiques, et Emmanuel Creusé, diacre permanent, enseignant-chercheur dans le même domaine, tous deux membres du GIRVAL, groupant les sujets par thèmes. Un fil de six questions avait été proposé aux deux intervenants. Deux ou trois pour conclure ce petit compte-rendu et (vous) mettre en appétit : "Statuts et autorité des écritures dans une religion", "Peut-il y avoir une religion sans écritures ?", "Quand et comment a t-on recours aux livres ?".
Ph. C
A noter le thème de la SERIC 2024 : "L'autre : menace ou promesse ?" (et, en perspective, la journée internationale de la fraternité humaine qui est proposée le 4 février 2025, sur le thème "De la France archipel à la France fraternelle : 100 jours pour relever le défi").
*est paru "Les épîtres de la réussite" (Ed. Sana)